Malgré les restrictions imposées par l'épidémie de coronavirus, les JDA sont parvenues cette année à maintenir la plupart de leurs activités ! Il faut dire que l'annulation de 2019-2020 a été une grande déception, et qu'il fallait rattraper ça... Au programme, des Journées délocalisées (car il était alors impossible d'accueillir 100 élèves à l'ENS), des formats sur-mesure, et, comme d'habitude, des enseignants du secondaire passionnés, avec qui ce fut un plaisir de travailler !
Bilan provisoire : 10 établissements (dont 6 en REP) concernés par nos interventions devant au total 250 élèves, avec une vingtaine d'intervenants et 32h d'interventions (sans compter toute la préparation !).
Safa Abdulaziz, Guillaume Bavant et Clotilde Heinrich, avec la participation de : Emma Brenza, Salomé Fabry, Aurélie Lapeyre et Maxime Woehrle.
Le format retenu pour cette année a été une présentation de 3h, de façon à pouvoir intervenir deux fois dans la journée. L’organisation d’un grand jeu a été abandonnée compte tenu de la situation sanitaire.
La journée a eu lieu deux fois, le lundi 8 mars au collège Georges Sand de Châtillon et à la cité scolaire Henri Wallon d’Aubervilliers ; le jeudi 25 mars au collège Jean Perrin du XXe arrondissement de Paris, et au collège Paul Bert du XIVe arrondissement. Nous adressons nos chaleureux remerciement aux professeurs pour leur accueil, et aux élèves pour leur intérêt et leur participation.
Présentation et courte introduction (20 mn)
L’introduction proposait aux élèves de réfléchir au rapport que nous, êtres humains du XXIe siècle, avons à l’espace et au ciel. Il s’agissait de mettre en évidence une série de représentations communes et de modèles explicatifs partagés. Le but de l’intervention était ensuite de faire oublier ces conceptions modernes pour envisager la manière qu’avaient les Anciens de considérer l’univers. L’accent a été mis d’une part sur la facilité d’observer les étoiles et les planètes dans un monde sans pollution lumineuse ou gazeuse ; d’autre part sur les nombreux intérêts pratiques du Ciel (pour la géographie, la navigation, la mesure du temps …) et les représentations qu’il charrie (liens au mythe, croyances astrologiques …).
Ateliers (2h) entrecoupés d’une pause (15 min)
Histoire de l’astronomie antique : Safa Abdulaziz et Emma Brenza
Cet atelier proposait un voyage chronologique et spatial autour de la Méditerranée, en passant par des hauts lieux de la science astronomique. Cette dernière, loin d’être un dogme immobile, n’a cessé d’évoluer et de s’enrichir des échanges avec d’autres civilisations. À Milet, Rhodes ou encore Alexandrie, les élèves ont pu suivre l’évolution des modèles cosmologiques à travers des figures de savants au nom familier (Thalès, Pythagore, Aristote) ou encore inconnu (Aristarque de Samos, Ératosthène, Claude Ptolémée). L’atelier était rythmé par des questions à choix multiple aux réponses amusantes et souvent inattendues (ex : pour les pythagoriciens, les planètes sont séparées entre elles par le même écart que les notes de la gamme!).
Petit voyage sur la Lune : Guillaume Bavant
Une présentation de l’étymologie des différents noms désignant la lune (luna, sélènè, mènè) a permis d’en dégager deux conceptions complémentaires : la lune est à la fois un astre lumineux et un astre cyclique permettant de mesurer le mois. Le cœur de l’atelier était consacré aux représentations iconographiques de la Lune comme personnage mythologique : les élèves ont participé activement pour la retrouver sur les images, seule ou avec Endymion, et ont ainsi pu en identifier les différents attributs. Enfin, ils ont découvert le voyage spatial et la description des extraterrestres peuplant la Lune qu’imagine Lucien de Samosate dès le IIe siècle de notre ère.
Les constellations, au croisement du mythe et de la science : Clotilde Heinrich et Maxime Whoerle
Plongés dans le noir, les élèves ont proposé de reconnaître différentes figures dans les constellations projetées au tableau. Des dessins plus évocateurs des Ourses, de Cassiopée, des Gémeaux ou encore du Dragon ont ensuite été superposés aux étoiles pour révéler ce que les Anciens avaient vu dans ces mêmes constellation. La lecture des explications données par Ératosthène dans ses Catastérismes a permis de scander les moments de cet atelier. Une belle occasion de réfléchir aux relations qui unissent les mythes à la nature.
Lire le Ciel – ornithomancie et astrologie : Salomé Fabry et Aurélie Lapeyre
Comment les Romains interprétaient-ils les signes présents dans le Ciel ? Vaut-il mieux croiser un aigle ou un hibou si l’on entend passer une journée tranquille ? Pourquoi ne peut-on pas faire n’importe quoi avec des poulets sacrés ? Comment le signe astrologique a-t-il pu jouer un rôle dans la propagande impériale ? C’est à ces drôles de questions que peuvent désormais répondre les élèves. Entre pratiques très codifiées et superstitions populaires, le Ciel jouait en effet un rôle important dans la vie quotidienne des Romains.
Conclusion (10 min)
Organisation de Valentine Guillocheau et Geneviève Toussaint, avec la précieuse participation de Safa Abdulaziz, Jules Bouton, Anaëlle Broseta, Louise Brouard, Ana Crespi, Juliette Delalande, Marguerite Frys, Gabrielle Nisan, Clémence Pelletier, Camille Safré.
La JDA Égypte s’est faite cette année sur le format de deux demi-journées : l’une le 19 mars dans le collège Jules Romains (Paris 7e) et l’autre le 26 mars dans le collège Marcel Cachin (Le Blanc-Mesnil). Malgré le format plus resserré de 4h, ces demi-journées ont été presque aussi riches que les JDA habituelles, à l’exception notable de la conférence. En amont de notre venue, nous avions fait parvenir aux professeurs deux activités préalables (disponibles au téléchargement sur notre site) :
Un diaporama sur l’Égypte antique, associé à un texte-support pour les professeurs et un document à imprimer pour les élèves.
Des BDs présentant la mythologie égyptienne (réalisées par Safa Abdulaziz), accompagnées d’un tableau à compléter, résumant les attributs des principaux dieux égyptiens.
Ateliers (2h)
L’Égypte pharaonique – Les hiéroglyphes : Louise Brouard et Gabrielle Nisan
Les élèves ont pu découvrir le fonctionnement de ce système d’écriture, qui mêle des caractères notant des sons (plus ou moins complexes) à des idéogrammes. Ils ont appris qu’au cours de son histoire, l’égyptien a employé d’autres systèmes de notation : le hiératique, le démotique et le copte. Leur savoir a pu être mis en pratique par le déchiffrement et l’écriture de quelques mots en hiéroglyphes.
L’Égypte pharaonique – Les rites funéraires : Clémence Pelletier
Quand on parle d’Égypte antique à des adolescents, difficile de ne pas évoquer la fascinante figure de la momie ! Les étapes par lesquelles le corps était protégé de la putréfaction leur ont été présentées dans le détail, avant d’évoquer plus brièvement les tombeaux dans lesquels les corps momifiés prenaient place.
L’Égypte hellénistique – Cléopâtre : Ana Crespi et Geneviève Toussaint
Figure incontournable de l’Égypte antique dans la culture populaire, Cléopâtre n’est cependant pas toujours si bien connue : cet atelier visaient à remettre la dernière reine de l’Égypte hellénistique dans le contexte politique et culturel du Ier siècle avant J.-C.
L’Égypte romaine – Échanges culturels : Jules Bouton et Valentine Guillocheau
Si l’Égypte est politiquement soumise à Rome à partir de 30 avant J.-C., elle n’en reste pas moins un pays aux traditions culturelles millénaires inébranlables et influentes. Tout en restant ouverte à l’influence romaine, l’Égypte exerce donc une importante fascination sur les Romains, toutes classes sociales confondues. À travers les exemples de quatre objets et monuments (une statuette, un obélisque, une stèle et des momies), cet atelier offre un aperçu des échanges culturels entre ces deux civilisations.
Grand jeu (2h)
Les élèves ont été missionnés par l’empereur Hadrien pour partir en quête des sources du Nil. Pour préparer cette expédition, ils devront non seulement se renseigner sur l’endroit vers où se diriger, mais aussi sur un certain nombre d’informations pratiques qui leur seront utile pour survivre au voyage ! Ils ont donc été répartis en six groupes (3 dans chaque établissement), en fonction des informations secondaires qu’ils devaient récolter (tous devant bien sûr se renseigner sur l’emplacement des sources du Nil) :
Mission sanitaire : comment rester en bonne santé ?
Mission routard : quelles sont les précédentes expéditions étrangères en Égypte ?
Mission ethnographique : qui sont les peuples qui entourent l’Égypte ?
Mission survie en milieu hostile : comment s’approvisionner en eau et en nourriture ?
Mission cartographique : où se trouvent les principales villes, temples et autres curiosités égyptiennes ?
Mission zoologique : quel genre d’animaux trouve-t-on en Égypte ?
Chacun de ces groupes rencontrait successivement trois personnages, parmi les six qui suivent :
Maatkaré, prêtresse égyptienne, la première des divines adoratrices d’Amon
Itouy, scribe et lectrice d’ostraka
Hérodote, le fameux historien grec
Ptolémée II Philadelphe, pharaon hellénistique
Pline l’Ancien, naturaliste et érudit latin
Corobios, un marchand libyen
Ces personnages fourniront aux élèves les réponses à leurs questions, parfois sous quelques conditions. Pour les faire venir à eux, les élèves déchiffraient des énigmes à l’aide de leur appariteur : après avoir trouvé le sens des indices écrits en hiéroglyphes, ils devaient se reporter à une série de courtes biographies, et y trouver le personnage correspondant aux indices obtenus. Une fois les trois personnages rencontrés, tous les groupes se sont retrouvés pour faire leur rapport à l’empereur. La véritable conclusion de la JDA se fait en différé, afin que les élèves des deux établissements puissent échanger les informations récoltées au cours de leurs missions complémentaires, et déterminer s’ils ont réussi à percer le mystère des sources du Nil…
Ana Crespi et Jules Bouton, avec la participation précieuse de Louise Brouard, Alexandre Cazé, Romane Desarbre, Salomé Fabry, Valentine Guillocheau, Vladimir de Haldat, Clémence Pelletier et Étienne Rémond.
Nous avons été accueillis avec beaucoup de gentillesse par le collège Jean-Pierre Timbaud de Bobigny. Les élèves de la cité scolaire Henri Wallon ont également pu bénéficier de cette journée, puisqu'ils ont eu le courage de faire le déplacement ! Merci à eux et à leurs enseignantes.
Introduction à la journée (1h) :
Une présentation à plusieurs voix a été proposée aux élèves, rassemblés tous ensemble, pour poser un cadre général. Comment définir une "langue" ? Quelles langues parlait-on et parle-t-on encore autour de la Méditerranée ? Qu'est-ce qu'une famille de langues ? Comment fonctionne la linguistique ? Quel rapport entre langue et écriture ? Quels sont les principes de la phonétique ?
Ateliers (2h) :
Systèmes d'écriture : Valentine Guillocheau et Romane Desarbre
L'atelier a permis de retracer l'histoire des systèmes d'écriture employés autour de la Méditerranée, de mettre en évidence leurs liens avec les langues et de proposer une petite typologie, en montrant les avantages et les inconvénients des différents systèmes. A la fin de l'atelier, il a été proposé aux élèves d'écrire leur nom en syllabaire chypriote ou avec les caractères cunéiformes du vieux perse.
Oralité : Alexandre Cazé et Salomé Fabry
Comment se débrouillerait un jeune étranger formé aux textes Cicéroniens qui débarque à Rome ? Autour de petites scénettes tirées de la vie quotidienne, il a été proposé aux élèves de repérer quelques traits divergents du latin des affranchis, des soldats, ou des esclaves de Rome.
Étymologies indo-européennes : Jules Bouton et Ana Crespi
Que peut-on dire de cette famille de mots français : discriminer, crible, décret, secrétaire, discerner, hypocrite... ? En partant du français, puis en remontant au latin et au grec, et enfin au proto-indo-européen, les élèves ont pu constater la complexité et la difficulté de la reconstruction indo-européenne. Ils ont également eu l'occasion de comprendre la richesse des procédés d'emprunt : en diachronie dans la construction du vocabulaire scientifique latin et français; en synchronie, dans le développement à l'échelle de la Méditerranée de vocables concrets et usuels.
Présentation d'une langue : Vladimir de Haldat (le messapien) et Étienne Rémond (l'hébreu biblique)
Pour donner conscience aux élèves de la diversité linguistique qui a pu régner dans le bassin Méditerranéen, ils ont pu assister à la présentation de deux langues. L'hébreu biblique a été choisi pour son importance culturelle remarquable, qui fait pendant au latin dans le domaine des langues sémitiques. Le messapien a été choisi comme exemple d'une langue dont nous avons perdu presque toute la documentation, mais que quelques monuments épigraphiques permettent tout de même d'étudier.
Grand Jeu (2h30) :
Traditionnellement, l'après-midi donne lieu à une grande activité collective et ludique, qui permet d'approfondir les thématiques abordées lors des ateliers de la matinée. De longues discussions lors des réunions d'organisation ont abouti à la conclusion qu'il pourrait être extrêmement amusant et pédagogique de faire créer une langue aux élèves. Sans les faire partir de rien bien sûr ! Peu à peu a germé la structure suivante...
Lors de l'introduction, les élèves sont répartis en vaisseaux : un armateur grec les a recrutés sur tout le pourtour de la Méditerranée pour s'enrichir par le commerce. Malheureusement, ils ne parlent pas tous la même langue... Qu'importe, on apprendra en chemin ! Tout au moins disposent-ils d'un ensemble de mots communs (des racines en fait), à partir desquels ils pourront étoffer leur vocabulaire. Accompagné du capitaine de son navire (un appariteur), chaque groupe s'éloigne...
Puis, tour à tour, les élèves rencontrent des personnages historiques ou mythiques qu'ils croisent dans les ports de la Méditerranée et qui leur proposent de les aider à élaborer leur langue et de leur donner quelques ressources (bois, tissu, blé...) pour satisfaire leur armateur. Ces personnages "parlent" des langues historiques :
Aiétès (georgien, père de Médée)
Ramsès (égyptien, pharaon)
Sappho (grec lesbien, poétesse)
Darius (vieux-perse, empereur)
Corobios (punique, marchand phénicien ami de Didon)
Chaque navire rencontrera en fait quatre de ces personnages, et passera par quatre phases d'expérimentation linguistique, sous l'influence et le modèle de la langue du personnage en question :
Création d'un lexique (morphologie)
Règles de formation d'une phrase (syntaxe)
Amélioration du lexique selon les réalités locales (emprunts)
Évolutions des mots et des sons (phonétique)
Ces quatre phases permettent de simuler les différents paramètres pouvant amener une langue à évoluer. Les élèves rédigent ainsi une véritable grammaire. Enfin, les différents groupes se rencontrent et essayent d'échanger leurs marchandises, à l'aide de leurs grammaires respectives, mais sans parler français !
Malgré la complexité apparente de cette expérience grandeur nature, les élèves ont été enthousiasmés, et la mise en œuvre a été plutôt fluide, grâce au cadrage apporté par les appariteurs-capitaines ! Les élèves ont donc pu à la fois découvrir des langues parlées autour de la Méditerranée et prendre conscience de phénomènes linguistiques fréquents.
Jules Buffet et Romane Desarbre, avec la participation de Camille Safré, Elisabeth Lefèvre, Jules Bouton, Valentine Guillocheau, Alexandre Cazé, Ana Crespi, Louise Brouard (Merci encore vous avez été incroyables)
Les Journées Epidémies, clôturant les JDA 2021, se sont déroulées le mardi 30 mars et vendredi 2 avril 2021, respectivement, au collège Pablo Neruda à Pierrefitte sur Seine et au collège Gabriel Péri à Aubervilliers.
Un grand merci aux établissements et aux professeurs qui nous ont chaleureusement accueillis et ce malgré le contexte sanitaire.
Le format retenu se déroulait sur 3 heures, avec 4 ateliers d’une quinzaine de minutes et un Grand Jeu d’un peu plus d’une heure avec une reprise.
Ateliers (1h, 15mn par ateliers)
Les Mots des Maux : Alexandre Cazé et Jules Bouton
L’atelier proposait d'expliquer aux élèves comment étaient construits les noms de maladies dans l’antiquité et aujourd’hui. Le but était de faire comprendre à partir de quels critères on construisait aujourd’hui les noms de maladies (métaphore, agent pathogène, vecteur, partie du corps infectée, symptôme). Puis, les élèves ont été amenés à observer que les Grecs et les Romains n’avaient pas accès aux mêmes informations que nous sur les maladies : ils partaient donc de critères extérieurs (les symptômes) pour nommer et conceptualiser les maladies. Enfin, les élèves étudiaient l’évolution d'une famille de noms de maladies, en mettant en évidence évolutions morphologiques et sémantiques.
Culte et épidémie, quand les dieux s’en mêlent : Ana Crespi et Camille Safré
En partant du mythe d’Oedipe, les élèves étaient amenés à réfléchir sur la question de la responsabilité divine vis à vis de l’épidémie. La question était de savoir ce qui provoquait la peste à Thèbes à la fin du mythe oedipéen. Il fallait réfléchir à la notion de faute divine et donc de punition conséquente : en effet, Œdipe ayant fauté en tuant son père et épousant sa mère, les dieux font payer la cité par la terrible épidémie de peste. L’atelier évoquait également la question du rachat de la faute et du contentement des dieux ainsi que celle de la pratique de l’incubation guérisseuse des temples plus tardifs.
Hippocrate et Galien, deux médecins de l’Antiquité : Valentine Guillocheau et Louise Brouard
Au travers des personnages d’Hippocrate et Galien (le médecin, pas l’empereur), les élèves étaient invités à découvrir le fonctionnement de la médecine dans l’Antiquité. Les deux piliers de la médecine antique ont développé devant eux leurs théories médicales, qui ont eu une grande postérité jusqu’au XVIIe avec, notamment, la théorie des humeurs. A la fin, les élèves ont pu réaliser le diagnostic médical d'un patient comme l’aurait fait un médecin grec itinérant.
Archéologie et épidémies : mener l’enquête dans une catacombe romaine : Jules Buffet et Romane Desarbre
En partant de l’exemple de la fouille de la catacombe Saints-Pierre-et-Marcellin, à la périphérie de Rome. Les élèves ont été amené à reconstituer les différentes étapes d’une fouille et d’un réflexion archéologique. En étudiant les indices disponibles sur le terrain, en consultant des données fournies par les spécialistes et en formulant des hypothèses, ils ont été capable de déduire que la catacombe correspondait probablement à un épisode épidémique en plusieurs vagues ayant eu lieu à Rome au IIème siècle de notre ère.
Grand Jeu (1h)
Pensé comme une mise en application de ce qui avait été vu dans les ateliers, les élèves se sont glissés dans la peau de stratèges d’une ville grecque pour combattre une terrible épidémie qui s’abattait sur leur cité. Au travers de différentes décisions (et d’une mécanique cachée dont seuls les dieux ont le secret) les élèves, assistés d’un authentique médecin grec, influaient en temps réel sur une barre matérialisant la progression de leur épidémie, sous l’œil impitoyable d’une assemblée de dieux.
Les élèves ont été répartis en deux cités et ont pris connaissance la situation : une terrible épidémie s’abat sur la Grèce et, ils doivent guider leur cité à travers cette épreuve! Chaque action qui leur était proposée (parmi une liste prédéfinie) avait une influence en temps réel sur l’épidémie. De plus, à chaque action étaient aussi associés des malus et des bonus auprès des dieux et des citoyens. Un grand nombre de malus et l’épidémie progressait encore plus vite, un grand nombre de bonus et l’épidémie tendait à régresser. Pendant ce temps là, l’assemblée des dieux (composée de Zeus, Hestia et Hermès) leur proposait différentes actions et prenait note de leurs décisions. Les élèves étaient accompagnés d’un médecin grec (bien souvent aériste) qui les conseillait sur les usages grecs et sur la médecine antique.
Il est important de noter que si les dieux et les citoyens suivaient des préoccupations et des logiques antiques, l’épidémie, elle, progressait de manière moderne : même si les Anciens l'imaginaient autrement, le mode de progression et de diffusion des épidémies n’a pas spécialement changé depuis l’Antiquité. Les décisions portaient sur divers aspects de la vie de la cité, en voici quelques exemples :
Aller consulter ou pas la Pythie
Accueillir ou non le messager d’une autre cité
Distribuer de la nourriture au peuple ou garder les réserves fermées
Maintenir ou non le commerce et la guerre
Nettoyer les rues ou laisser les morts s’y entasser
Verser du vinaigre pour purifier les puits ou les laisser tels quels
Purifier l’air
Écouter les conseils d’autres médecins venus de loin ou les rejeter
Organiser ou non le festival de théâtre
Ainsi les décisions jouent sur les différents aspects (religieux, citoyen…) de la vie grecque, en combinant un arrière-plan moderne (une des décision proposait de réfléchir à un confinement des citoyens) et la médecine antique (sur les questions de purification de l’air). Au bout d’un temps déterminé, les dieux déclarent le jeu fini et tirent les bilans à l’aide des courbes de progression de l’épidémie. Un debrief permettait de revenir avec les élèves sur les différents points de l’épidémie en leur expliquant les logiques sous-jacentes.
Les élèves ont très rapidement compris que la solution était de se mettre dans la tête d’un Grec et ont pris en compte la piété ou le respect de règles fondamentales grecques (tous ont chois d’aller voir la Pythie par exemple). Ils ont aussi compris que le médecin grec n’était pas toujours de bon conseil et qu’il convenait souvent de réfléchir avec bon sens (ce qu’ils ont très largement fait !). En ce sens, même s’ils ne battaient pas forcément l’épidémie, ils avaient bien intégré les différentes logiques à l’œuvre !